Nagui
17-05-2008, 07:21 PM
Exposition. Farouk Hosni, ministre de la Culture et surtout peintre abstrait, revient cette année avec une collection où les formes et les couleurs donnent parfois une impression ésotérique.
Entre clarté et mystère
Son univers pictural peut paraître bien géométrique et raisonné par sa forme mais un certain aspect énigmatique reste de mise. Farouk Hosni reste sans doute un des rares peintres abstraits à être fidèles à ce genre sans beaucoup dériver vers d'autres formes. On sait que par définition classique un tel style ne représente pas le monde sensible. Il s'affranchit aussi de toute fidélité à la réalité visuelle. Les couleurs et formes sont prises pour elles-mêmes et les tenants les plus orthodoxes de l'abstraction refusent même qu'elles expriment le monde imaginaire. Au-delà de la théorie, peut-on croire à un art qui ne soit pas une expression du moi ? Le choix des couleurs et des formes est lui-même significatif. C'est l'impression qu'on a de ces toiles de Farouk Hosni.
Les couleurs claires, le blanc par excellence, donnent plus cette illusion qui se profile devant nous. Quand la lumière semble tout dominer, on a l'impression d'être de plus en plus tenaillé par le mystère, on dirait une illusion d'optique. On s'y perd avec harmonie. On est embarqué dans le flot inconsistant qu'est la vie. C'est évident quand il s'agit de sa technique si précise mais s'arrachant au plein trop de la virtuosité, comme le relève d'ailleurs le critique français Michel Nurisdany. « La peinture de Hosni évite l'élégance autant qu'elle se méfie de toute balance trop parfaite. Elle sait comment tenir une grande distance de la virtuosité dans un état de nécessaire indécision, improvisation et risque. La générosité se trouve au-delà ».
D'ailleurs, d'autres critiques comme l'Italien Enzo Bilardello évoquent le maintien par le peintre d'un « équilibre dynamique entre la contemplation et l'action avec des moments de créativité qui regardent vers le futur ». C'est dire que derrière ce monde de lignes et de couleurs, de cette géométrie parfois parfaite et d'autres fois tronquée, à dessein, un rêve se profile. D'aucuns sont allés jusqu'à parler d'une abstraction qui serait même venue de la culture coranique. Le rejet de l'iconographie qui n'annule pas les images métaphoriques et les symboles, comme le soutient Giovanni Carandennte, ancien directeur de la Biennale de Venise. Il relève aussi que si la nature n'est pas représentée par elle-même, elle se manifeste dans des images de fantaisie valides tant pour l'art abstrait que réaliste.
La vision des couleurs et cette géométrie qui parfois évoque la cartographie semblent figer un absent-présent qui est la mer. Elle se manifeste dans le bleu, du moins selon la vision d'un spectateur donné. Elle peut être aussi un noir obsédant et inquiétant. Le rouge reste un thème assez évident dans cette exposition. Brillance et effet puissant et dynamique aussi. En effet si comme on le dit concernant l'abstraction, il y a bien une volonté de représenter le monde réel, sans l'imiter ou le copier mais plutôt en montrant les qualités intrinsèques. On représente ce qu'on sait d'un objet plutôt que ce qu'on en voit. Ce à quoi ajoute Hosni une approche du mystérieux. Est-elle celle d'un Oriental ? D'un Méditerranéen ? On évoque volontiers qu'il représente une fascination dans le cadre d'une nouvelle culture multi-ethnique qui, aujourd'hui, caractérise le flux des idées, le tout se passant au-delà d'une proposition poétique. De toute façon, c'est la vision d'un artiste. Et un nouveau test à l'étranger l'attend. L'exposition sera présentée au Musée des arts à Fort Lauredale, en Floride, et au Musée des arts de Houston, au Texas 2 janvier 2008
Entre clarté et mystère
Son univers pictural peut paraître bien géométrique et raisonné par sa forme mais un certain aspect énigmatique reste de mise. Farouk Hosni reste sans doute un des rares peintres abstraits à être fidèles à ce genre sans beaucoup dériver vers d'autres formes. On sait que par définition classique un tel style ne représente pas le monde sensible. Il s'affranchit aussi de toute fidélité à la réalité visuelle. Les couleurs et formes sont prises pour elles-mêmes et les tenants les plus orthodoxes de l'abstraction refusent même qu'elles expriment le monde imaginaire. Au-delà de la théorie, peut-on croire à un art qui ne soit pas une expression du moi ? Le choix des couleurs et des formes est lui-même significatif. C'est l'impression qu'on a de ces toiles de Farouk Hosni.
Les couleurs claires, le blanc par excellence, donnent plus cette illusion qui se profile devant nous. Quand la lumière semble tout dominer, on a l'impression d'être de plus en plus tenaillé par le mystère, on dirait une illusion d'optique. On s'y perd avec harmonie. On est embarqué dans le flot inconsistant qu'est la vie. C'est évident quand il s'agit de sa technique si précise mais s'arrachant au plein trop de la virtuosité, comme le relève d'ailleurs le critique français Michel Nurisdany. « La peinture de Hosni évite l'élégance autant qu'elle se méfie de toute balance trop parfaite. Elle sait comment tenir une grande distance de la virtuosité dans un état de nécessaire indécision, improvisation et risque. La générosité se trouve au-delà ».
D'ailleurs, d'autres critiques comme l'Italien Enzo Bilardello évoquent le maintien par le peintre d'un « équilibre dynamique entre la contemplation et l'action avec des moments de créativité qui regardent vers le futur ». C'est dire que derrière ce monde de lignes et de couleurs, de cette géométrie parfois parfaite et d'autres fois tronquée, à dessein, un rêve se profile. D'aucuns sont allés jusqu'à parler d'une abstraction qui serait même venue de la culture coranique. Le rejet de l'iconographie qui n'annule pas les images métaphoriques et les symboles, comme le soutient Giovanni Carandennte, ancien directeur de la Biennale de Venise. Il relève aussi que si la nature n'est pas représentée par elle-même, elle se manifeste dans des images de fantaisie valides tant pour l'art abstrait que réaliste.
La vision des couleurs et cette géométrie qui parfois évoque la cartographie semblent figer un absent-présent qui est la mer. Elle se manifeste dans le bleu, du moins selon la vision d'un spectateur donné. Elle peut être aussi un noir obsédant et inquiétant. Le rouge reste un thème assez évident dans cette exposition. Brillance et effet puissant et dynamique aussi. En effet si comme on le dit concernant l'abstraction, il y a bien une volonté de représenter le monde réel, sans l'imiter ou le copier mais plutôt en montrant les qualités intrinsèques. On représente ce qu'on sait d'un objet plutôt que ce qu'on en voit. Ce à quoi ajoute Hosni une approche du mystérieux. Est-elle celle d'un Oriental ? D'un Méditerranéen ? On évoque volontiers qu'il représente une fascination dans le cadre d'une nouvelle culture multi-ethnique qui, aujourd'hui, caractérise le flux des idées, le tout se passant au-delà d'une proposition poétique. De toute façon, c'est la vision d'un artiste. Et un nouveau test à l'étranger l'attend. L'exposition sera présentée au Musée des arts à Fort Lauredale, en Floride, et au Musée des arts de Houston, au Texas 2 janvier 2008